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Pourquoi et comment interdire aux enfants avec conscience et bienveillance ?

Interdire à un/e enfant de faire quelque chose est-il une bonne idée ?

Empêcher un/e enfant d’exprimer son plein potentiel de créativité est-il conforme à l’accompagnement bienveillant que vous avez décidé de lui offrir ?

Et si vous en faisiez un/e « enfant roi »…

Pas toujours simple de c’y retrouver…

1- Métaphore de pourquoi l’amour ne suffit pas

Je vous propose ici une petite histoire :

« Vous décidez de visiter un pays totalement inconnu de vous. Vous ne connaissez ni la langue, ni les mœurs et coutumes. Vous décidez d’engager un guide pour vous accompagner et pouvoir profiter au mieux de votre voyage. Arriver dans la capitale, à chaque question que vous lui posez, votre guide vous répond : « Je vous aime énormément, vous êtes quelqu’un de bien. ». Il vous donne la même réponse quand vous lui demandez si vous avez le droit de traverser en dehors des passages piétons ou si les lois de son pays vous autorisent, par exemple, à conduire avec le permis de votre pays ou encore, comment faire pour retirer de l’argent à la banque. Votre guide, à chacune de vos questions, vous répond que vous êtes quelqu’un de bien et qu’il vous aime tel.le que vous êtes.

À votre avis, au bout d’un certain temps, comment vous sentirez-vous ?

Pour les enfants, cela est la même chose. Les interdits peuvent être frustrants, car limitent nos possibilités, mais ils peuvent aussi être réconfortants. Ce réconfort vient du fait que nous nous sentons en quelque sorte protégé.e par une interdiction. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi voir « Parentalité consciente mode d’emploi – quand l’enfant teste les limites, vidéo« .

2- Poser des interdits adaptés à l’âge des enfants

Plus l’enfant grandit, plus il/elle intériorise les notions de lois qui dirigent les groupes dans lesquels il/elle vit : famille, crèche, école, société… La manière de faire « exister » les interdits peut alors évoluer.

Je m’explique : à un bébé qui s’apprête à mettre les doigts dans la prise, l’adulte va lui mettre un interdit ferme et définitif. À un enfant de 6 ou 7 ans qui voudrait faire la même chose, le même interdit peut être posé, accompagné de la même explication qui peut être donnée au bébé. Je vous invite à introduire une autre dimension pour l’enfant de quelques années, celle de la réflexion.

« – Pourquoi souhaites-tu mettre les doigts dans la prise ? »

« – À ton avis, qu’est-ce qui peut se passer si tu mets les doigts dans la prise ? »

Ces questions sont des exemples et bien d’autres peuvent être posées. Ce sont des questions que je vous propose de poser avec l’idée d’en savoir plus sur les raisons du geste de l’enfant. Je vous invite à vraiment écouter les réponses données par les enfants. Vous pourriez être surpris.e.

Une fois que vous connaissez les motivations qui ont amené un enfant à agir, il vous sera beaucoup plus facile de savoir comment réagir avec justesse.

Pourquoi et comment interdire aux enfants avec conscience et bienveillance ? 1

Je vous conseille ces deux vidéos qui pourraient vous intéresser : « Parentalité consciente mode d’emploi – astuce N°2 – Le conseil de famille, en vidéo » et « En famille – la règle – en vidéo« .

3- Comment poser des interdits

Interdiction et dictature ne sont pas obligées de cheminer ensemble. Il est tout à fait possible de mettre des consignes claires et comprises par tous en restant dans le dialogue.

Pour cela, je vous propose quelques outils :

– Le conseil de famille permet de co-créer un environnement de vie en commun ou chaque personne, quel que soit son âge, y trouve son compte. « Parentalité consciente mode d’emploi : Astuce N°6 « le conseil de famille » en vidéo«  vous donne des pistes complémentaires.

– L’utilisation de la communication non violente est un merveilleux outil pour apprendre à communiquer avec bienveillance et respect. Elle permet aussi à tous les membres de la famille de se sentir bien en présence des autres.

4- co-création et position parentale

J’ai rencontré des parents qui n’étaient pas à l’aise avec l’idée de co-créer la vie familiale avec leurs enfants. La pensée principale qui se détachait de ce malaise était l’idée que les enfants n’avaient pas assez d’expérience dans la vie pour savoir ce qui était bon pour eux/elles ou pas. Le rôle que ces personnes s’étaient données était de guider leurs enfants vers ce qu’il y avait de mieux pour eux/elles.

Je vous pose la question. À votre avis, tout le monde a-t-il les mêmes envies ? Sommes-nous tous et toutes émerveillé.e.s par les mêmes choses ? Avons-nous les mêmes moteurs dans la vie ?

Pour ma part, je pense que non. Nous sommes tout.e.s et tous différents et nous sommes les seul.e.s à pouvoir savoir ce qui nous fait du bien. L’entourage peut nous faire des propositions d’expériences pour nous permettre de tester de nouvelles choses et nous donner l’occasion de nous découvrir un peu plus. Les adultes peuvent accompagner et guider les enfants sur le chemin de la découverte du monde dans les quel il/elle sont.

Et en même temps, je pense que les enfants sont tout à fait en mesure de participer activement à tout ce qui touche de près et de loin à leur vie.

Laissez un commentaire ; que pensez-vous du fait de poser des interdits aux enfants !

Aurélie

Facilitatrice de rencontre parent-enfant

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