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Comment obliger un enfant à faire ce que je veux ?

Vous voulez savoir comment obliger un enfant à faire une chose qu’il/elle ne souhaite pas faire ? Vous rêvez d’être, enfin, obéi au doigt et à l’œil ? Éviter de répéter 15 fois la même chose, pour un résultat plus qu’insatisfaisant ?

Lisez la suite de cet article, je vous garantis que vous allez y apprendre deux/trois trucs !

1. Éducation, ou quand les parents sont attendus au tournant

Ah l’éducation !!! Quel bonheur de devoir amener un jeune individu à devenir le fleuron des adultes de demain ! Car oui, le rôle de parents est de modeler un bébé vierge de tout savoir. Un être complètement impropre à la vie en société en un/e travailleur/se payant ses impôts et bon/ne voisin/e… Vraiment ?

J’exagère peut-être un peu. Beaucoup de parents se chargent – sont chargé(e)s – de ce fardeau illusoire d’être responsables des faits et gestes, dires et pensées, des enfants dont ils sont les parents. À mon sens, nous ne sommes responsables que de nous-mêmes ! Le job des parents est d’expliquer les règles du jeu de la vie aux enfantsidéalement en s’adaptant à ses capacités mentales notamment liées à l’âge . Pas plus, pas moins.

Donc si un enfant fait quelque chose, c’est parce qu’il/elle a décidé de le faire !

« Chant des sirènes et conscience de la parentalité qui vous convient » et « « Un bon parent doit »… mythe du super parent ! » peuvent vous aider à voir plus claire sur cette question.

2. Agir par peur ou par conviction ?

Ce qui me semble important de se poser comme question : l’enfant agit-il/elle sous la contrainte, ou de son propre gré ? À mon sens, la « valeur » de l’action menée par quelqu’un se détermine en fonction de la réponse à cette question.

Si vous constatez que votre enfant a rangé sa chambre, vous êtes content/e. Maintenant, demandez-vous sincèrement ce qui, selon vous, est préférable que :

  1. il/elle l’ait rangée, car il/elle avait peur de votre colère ?
  2. elle/il l’ait rangée dans l’espoir d’avoir quelque chose en retour ? Que chacune de ses actions soit calculée en vue d’avoir un retour positif – ou du moins pour éviter le négatif ?
  3. votre enfant ait rangé sa chambre parce qu’il/elle a compris qu’il/elle se sent mieux quand son espace de vie est ordonné ?
Comment obliger un enfant à faire ce que je veux ? 1

« Que souhaitons-nous transmettre aux enfants ? Et comment y arriver ? » traite plus en profondeur cette question.

3. Punition et récompense

Nous sommes, sur ce point, tous pareils ; nous faisons ce que nous considérons être juste de faire. Pour reprendre l’exemple de la chambre à ranger : vous n’aurez pas à répéter 15 fois à votre enfant qu’il/elle doit ranger sa chambre s’il/elle est convaincu/e que cette action est bonne pour lui/elle.

Par contre, si cette action est faite sous la contrainte, ou dans l’espoir d’avoir une récompense, l’enfant risque de ne pas être vraiment acteur/trice dans le fait de ranger sa chambre. Ses actions seront étroitement liées à ces fameuses « motivations » appelées carotte et bâton.

Le jour où votre enfant n’aura plus peur du bâton, il/elle ne fera pas ce que vous lui demanderez de faire.

Le jour où la carotte ne sera pas assez attrayante, votre enfant ne fera pas non plus ce que vous lui demandez.

Par contre, il/elle aura bien intégré que la « force » et la « séduction » sont des moyens autorisés, normaux et puissants pour contraindre même les personnes les plus proches d’eux.

« Marshall Rosenberg « Éduquer sans récompense ni punition CNV », vidéo » vous explique plus en profondeur cette idée.

4. Soumission ou libre acceptation?

Autre petit point qui peut avoir son importance… le degré de soumission.

Très souvent, lorsque nous avons l’impression d’être contraint/e ou obligé/e de répondre à la volonté de l’autre, nous nous braquons et avons envie de faire l’inverse. Par contre, si nous sentons que la demande de l’autre est une suggestion, une proposition, nous sommes beaucoup plus en mesure d’y répondre favorablement.

Je reprends l’exemple de la chambre ; si l’enfant entend votre demande de rangement comme un ordre, la réponse la plus probable que vous recevrez risque d’être : « je fais comme je veux dans MA chambre, c’est MA chambre. »

Si votre enfant entend dans votre demande le souhait que son espace de vie soit propre et rangé pour qu’il/elle puisse avoir une meilleure « hygiène » de vie – par exemple – il/elle sera peut-être plus disponible pour essayer de comprendre votre point de vue. Une discussion peut commencer – et potentiellement déboucher sur sa conviction qu’une chambre rangée est préférable à une chambre en désordre.

Attention ! Par contre, Si vous choisissez de laisser votre enfant maitre/maitresse de ses décisions, je vous invite vraiment à vous assurer que vous serez OK avec la réponse de votre enfant, quelle qu’elle soit. Si vous n’êtes pas prêt/e à ce que votre enfant choisisse de répondre à votre demande d’une manière qui ne vous convient pas, ne faites pas semblant du contraire !

5. Alors que faire ?

Allez, je vous dit tout : il n’y a pas vraiment de méthode miracle pour amener une personne – quelque soit son âge – à faire quelque chose contre son gré. Les actions les plus utilisées sont l’intimidation et la contrainte physique et/ou mentale – via le système de punition/récompense par exemple. Mais je peux aussi vous garantir que ce sont des méthodes utilisées pour diminuer les capacités de la pensée et de l’autonomisation de l’individu au profit d’une espèce d’apprentissage de soumission aux plus forts.

Il existe cependant des tas d’autres manières d’être en relation avec les enfants permettant de leur mettre des jalons clairs et un cadre de vie positif et sécurisant. Il me semble primordial de les amener à comprendre pourquoi il est possible de faire telle chose et non telle autre ! Pour que cela fonctionne, il me semble important que l’enfant ait la conviction que ces « règles » sont faites pour son bien et celui de tous. Qu’il/elle décide librement de les suivre et non pour éviter le bâton ou recevoir une bonne note !

Soyez créatif ! Demandez-vous ce que vous souhaitez vraiment lorsque vous faites telle ou telle demande ; une fois que vous avez trouvé le besoin profond que vous souhaitez voir comblé, faites une demande claire dans ce sens. Et cherchez, avec les personnes concernées, comment réussir à combler les besoins de chacun(e)s ! La Communication Non Violente peut vraiment aider à éclaircir ses idées sur ce point.

« Pourquoi et comment mettre des limites » peut donner des pistes supplémentaires.

Et vous, comment faites-vous quand votre enfant refuse de faire ce que vous lui demandez ?

Aurélie

Facilitatrice de rencontre parent-enfant

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