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Comprendre et aider les enfants à gérer leurs grosses émotions, avec amour et bienveillance !

« Un/e vrai petit/e sauvage ! Il/elle mord, tape, griffe… Je ne sais plus quoi faire avec cet/te enfant ! ». Aïe, il est parfois bien difficile de comprendre ce qui se passe dans la tête d’un jeune enfant. Et lorsqu’il/elle manifeste quelque chose via ce trio que je nomme CMG – coup, morsure, griffure – la tension peut vite monter chez les adultes ! Je vous propose un petit tour au pays des émotions et de leur expression chez l’enfant. Et surtout comment, nous adulte, pouvons aider et accompagner l’enfant à gérer ses émotions.

1- Émotions et corps

Les émotions font partie de notre boussole intérieure. Elles nous permettent de savoir ce qui nous convient et ce qui ne nous convient pas.

Utiliser notre corps et ses sensations pour identifier nos émotions est un bon moyen de savoir ce qui se passe en nous. Cependant, cela demande un apprentissage de plusieurs années – et parfois d’une vie entière !.

Les enfants ont donc besoin d’être accompagnés dans cet apprentissage. Les punir pour une émotion est aussi contre-productif que de les mettre au coin parce qu’ils ont dit avoir faim ou soif ! À mon sens, l’adulte doit aussi aider les enfants à gérer leurs émotions !

« Isabelle Filliozat “émotions et crises de rage à la lumière des neurosciences”, vidéo » et « Isabelle Filliozat: “Au Coeur des Émotions de l’Enfant” » sont vraiment utiles pour mieux comprendre les émotions des enfants.

2- L’apprentissage des émotions

Pour nous, adultes, il n’est pas toujours facile de faire face et de gérer nos émotions. Pour un petit enfant, cette difficulté est multipliée par mille !

En effet, un enfant a besoin de beaucoup de temps – et d’expériences – pour apprendre à reconnaître que telle sensation corporelle correspond à telle émotion. Et que telle émotion désigne tel besoin auquel nous pouvons répondre de telle manière.

De plus, chaque culture a sa propre manière de « classer » les émotions – et leurs manifestations – en acceptable ou non.

« Comprendre et gérer les émotions des enfants » et « Je craque ! Les émotions : leur raison, leurs rôles et comment bien vivre avec elles. » peuvent vous aider à aller plus loin.

3- La frustration

La frustration est une des émotions qui peut entraîner des manifestations « impactantes ».

Cette émotion vient directement chercher notre peur du manque et nos limites, voire notre impuissance. Elle peut provoquer une grande colère et/ou un grand effondrement de l’enfant.

Face à un enfant en pleine frustration, ou lorsque vous sentez qu’il/elle pourrait être débordé/e par cette émotion – cela est valable pour toutes émotions manifestées :

  • Mettez-vous à sa hauteur
  • Validez son émotion en nommant votre impression. Ex. : « J’ai l’impression que c’est très dur pour toi de ne pas être autorisé à faire ça. »
  • Accueillez la détresse de l’enfant.
  • Consolez-le/la par exemple via un câlin
Comprendre et aider les enfants à gérer leurs grosses émotions, avec amour et bienveillance ! 1

« Parents Conscients comprendre et savoir accompagner avec bienveillance la frustration, vidéo » et « Les crises, vidéo » vous donnent plus de pistes sur la question de la frustration.

4- Le sentiment d’être attaqué

Un petit enfant peut facilement avoir l’impression d’être attaqué. Cela s’explique par son sentiment fort d’être dépendant et vulnérable dans son environnement.

Il/elle se trouve dans la même situation que nous adulte dans un environnement inconnu. Si quelqu’un s’approche un peu trop vite, nous prend des mains quelque chose, nous passe devant quand nous faisons la queue… Nous aurons tendance à nous sentir attaqué/e et à avoir besoin d’imposer notre présence et notre « droit ».


5- La colère destructrice

Une colère d’enfant peut parfois s’apparenter à une véritable bombe ! Nous pouvons parfois avoir l’impression qu’il/elle se déstructure complètement et qu’il/elle n’est plus accessible « à la raison ».

La colère peut masquer un ressentiment autre – plus difficile à accueillir par l’enfant comme la peur, la tristesse, la déception… La colère vient alors éviter l’effondrement émotionnel jugé trop « dangereux »- la tristesse, par exemple, donne un sentiment de vulnérabilité alors que la colère donne un sentiment de force. Quel enfant n’a pas fini une grosse colère en crises de larmes ?


6- Pourquoi l’enfant exprime-t-il/elle son mécontentement via les gestes ?

Si nous sommes vraiment franc(he) avec nous même, qui n’a pas ressenti l’envie de frapper quelqu’un lorsque la colère nous prend ? Nous ne le faisons pas, car nous avons appris à ne pas le faire.

Notre tendance à mordre est moins forte – et encore cela dépend des cultures – car cela suppose d’être plus proche de la source de son émotion… Et que nous n’avons pas forcément envie de mettre une partie de cet « ennemi » dans notre bouche.

Pour les enfants, il s’agit de la même chose à deux grandes exceptions près :

  1. Ils n’ont pas encore suffisamment vécu d’expériences structurantes pour avoir intégré que, quelques soient les raisons et antécédents, faire mal à l’autre n’est pas socialement accepté. Notez ici la notion de société…
  2. Mordre est parfois la seule chose qui leur est possible de faire dans une situation de grande émotion. Par exemple, quand la personne que l’enfant juge « responsable » de son inconfort semble insensible aux coups. Les enfants laissent « sortir » les tensions corporelles sans les filtrer, car ils n’ont pas encore appris comment et pourquoi le faire !

À vos claviers ! Partagez-nous vos difficultés et/ou astuces pour aider votre enfant à gérer plus facilement et socialement ses émotions !

Aurélie

Facilitatrice de rencontre parent-enfant

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