Les émotions de votre enfant peuvent-elles faire les montagnes russes dans une journée ?
Vous est-il déjà arrivé de voir votre enfant tout sourire à un moment de la journée et quelques secondes après être en rage, ou boudeur/se ?
Avez-vous repéré le moment de bascule ?
Votre enfant est d’humeur changeante et ça vous interpelle ? Alors, cet article est pour vous !
1- Mon enfant est un Gremlin !
Pour celles et ceux qui ont été traumatisé/es par ces films, cette image sera probablement bien parlante.
Peut-être avez vous repéré que l’humeur de votre enfant est particulièrement changeante aux moments des repas, quand votre enfant est fatigué/e, ou à des moments « clés » comme le temps de se laver. C’est là que son côté Gremlin apparaît.
Première chose à savoir, la faim – hypoglycémie – et la fatigue sont deux sources de stress intense pour le cerveau qui se met rapidement en mode survie. Dans ces moments-là, la moindre frustration, le moindre inconfort va être vécu comme une source d’agression et un problème insurmontable. En clair, le cerveau est saturé. Il ne réfléchit plus correctement et ne peut pas gérer d’autres informations.
Deuxième chose à noter : quelque soit l’âge de votre enfant –mais particulièrement à l’adolescence – dès qu’il/elle est en mesure de manifester son avis, il lui est très important de se sentir acteur/trice de sa vie. Par conséquent, plus il/elle aura l’impression que vous lui donnez une tâche à faire, plus il/elle aura tendance à se rebeller !
2- Mon enfant change d’humeur en un claquement de doigts !
Il y a certains enfants qui passent du rire aux larmes – et inversement – en un claquement de doigts. Cela peut déstabiliser les personnes autour, surtout si l’enfant n’a pas encore la parole.
Si votre enfant est en capacité de verbaliser ce qui se passe en lui/elle, je vous invite vivement à mettre en place une espèce de rituel durant lequel vous l’accompagnez à verbaliser et comprendre ce qui se passe chez l’enfant dans ces moments de joie qui basculent vers la détresse.
Si votre enfant est du genre à avoir une émotion désagréable qui se transforme d’un coup en manifestation d’émotion neutre ou en manifestation d’émotion agréable, je vous invite encore plus vivement à faire la même chose. Pour ce genre d’enfant, il me semble tout particulièrement important de leur dire et redire qu’il est normal et acceptable d’avoir des émotions – même la tristesse, la colère, la peur … et que vous serez toujours là pour lui/elle si l’émotion devient difficile à gérer seul/e.
« Isabelle Filliozat “Émotions et crises de rage à la lumière des neurosciences”, vidéo » peut vous aider à mieux comprendre ce phénomène.
3- Mon enfant est charmant/e… avec les autres !
Connaissez-vous ce moment – chouette, mais frustrant – où l’on vous dit que votre enfant est charmant/e, qu’il/elle a mangé des légumes sans problème, alors qu’avec vous, il/elle se comporte tout autrement ?
Et bien, réjouissez-vous ! Cela signifie que votre enfant a bien compris les règles qui régissent notre société. Il/elle sait comment se comporter dans un environnement non connu pour être accepté et d’un point de vue évolutionniste, rester en vie.
Mais, à la maison, avec vous, il/elle sait qu’il/elle peut tester différentes manières d’être au monde sans risquer de se retrouver banni/e de la maison. Il/elle peut exprimer différentes parties de sa personnalité et voir ce que ça engendre comme réaction en face… En bref, avec vous, il/elle est suffisamment en confiance pour agir de manière pas toujours très politiquement correcte. C’est là que le job de parents peut ne pas être très facile à mener.
4- Mon enfant est un détecteur à émotions !
Ah, ces enfants qui se mettent à crier justement quand nous aurions besoin de calme, qui pleurent alors que nous faisons tout pour cacher notre propre besoin de réconfort, ou qui se taisent justement quand nous leur demandons de mettre un peu de vie autour de nous…
Oui… Décidément, ces enfants sont bien étranges.
Mais voilà. Tout comme beaucoup d’adultes – qui ont parfois appris à se couper de cette faculté – beaucoup d’enfants perçoivent sensoriellement – c’est-à-dire que cela ne passe pas par le cerveau conscient – l’émotion des personnes qui les entourent : en présence d’une personne stressée, ils/elles vont se sentir stressé(e)s, en présence d’une personne en colère, ils/elles vont sentir la colère monter en eux/elles.
Mais voilà, cette émotion n’étant pas la leur, ils/elles ne savent pas quoi en faire et souvent se retrouvent débordé(e)s par elle.
Dans ces cas-là, l’enfant n’arrive en général pas à dire pourquoi il/elle a eu cette émotion. « Le principe « d’éponges à émotions » Dans La Bonne Humeur , Vidéo » explique plus en profondeur cette notion.
5- En bref, mon enfant est humain !
En bref, votre enfant est humain. Il/elle a donc des émotions, pas toujours faciles à gérer – mais il/elle a toute la vie pour s’y exercer.
Voilà quelques astuces pour l’aider à mieux apprivoiser et gérer ces /ses émotions – à adapter en fonction de l’âge bien sûr :
- Vérifier qu’il/elle n’est pas en hypoglycémie
- Tenter la mise au repos avant la saturation
- Discuter/trouver comment se mettre d’accord pour qu’une tâche soit faite de manière à ce que tout le monde y trouve son compte – et pas qu’une partie ait l’impression de se soumettre à l’autre . Pour avoir des idées de comment faire, vous pouvez aller voir cet article et celui-là.
- Valider et accompagner les émotions
- Expliquer les règles du jeu de la vie : ce qu’il est acceptable ou non de faire
- Accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la distinction entre les émotions qui nous appartiennent et celles qui viennent de l’extérieur.
- Accompagner l’apprentissage de la gestion des émotions
Laissez un commentaire ! Quel challenge émotionnel vos enfants vont avoir à relever ?
Aurélie