… et en oublie de voir ce qui se passe vraiment pour eux.
Je vous propose ici une petite réflexion autour de ce que s’autorise à exprimer un enfant. Consciente qu’elle peut réveiller un certain malaise, je vous invite vraiment à en prendre connaissance en gardant en tête que nous faisons toujours de notre mieux !
1 – Le mythe du parent parfait
Il y a, dans notre société, une espèce de mythe selon lequel un parent, et encore plus une mère, doit être parfait.e le fameux « Un bon parent doit ». À comprendre :
- Toujours à l’écoute de ses enfants
- Toujours en forme
- Avec une maison toujours bien rangée
- Avec des enfants qui « respectent » les normes et lois sociales
- Toujours bien habillé.e
- Avec le sourire
- Qui ne doute jamais
- Qui est en permanence en joie de son statut de parent
- …
Je pourrais continuer longtemps. Et encore, j’ai évité de mettre des contradictions du genre « Être 100% présent.e pour ses enfants et à 100% investi.e dans son travail ».
Bref, le mythe du parent parfait, tout idéalisé qu’il soit, met souvent les parents dans une difficulté et une culpabilité importante.
2 – Un bon parent = un enfant heureux ?
Donc, si nous en croyons ce fameux mythe du parent parfait, nous en arrivons à croire que ces « perfection » rendent les enfants heureux. Mais est-ce vraiment le cas ?
De par ma pratique et expérience, la réponse est non. Un parent dit parfait selon les critères vus plus haut ne rend pas heureuse la vie d’un enfant.
Pourquoi ?
Parce que ce qui importe aux enfants, c’est de vivre dans un milieu apaisé, joyeux, inspirant et intéressant. Pour cela, ce qui compte, c’est que les parents soient eux-mêmes apaisé.e.s, joyeux/se, inspiré.e.s et inspirant.e.s.
Ce que j’invite vraiment tout parent à faire est donc de se demander ce qui est important et plaisant pour eux et qu’ils/elles souhaitent transmettre à leurs enfants. Peu importe, que la maison soit mal rangée, que le bac à linges sales commence à déborder ou, que parfois, ils/elles ai juste envie de passer du temps en tête à tête avec soi-même.
L’important est l’ambiance générale du lieu de vie de l’enfant.
3 – Laissons les enfants exprimer vraiment leurs ressentis
Le cerveau d’un enfant est, par nature, prenable pour répondre aux attentes de son entourage. Les enfants vont donc avoir tendance à tout faire pour que les adultes – et principalement les parents – se sentent « bons » parents.
Petite histoire : « Des parents en cours de divorce sont très soulagés de voir que leur fille de deux ans vit « bien » cette situation. Elle ne manifeste pas d’anxiété et à vrai, dire ils observent que son comportement n’a pas vraiment changé. ». Ils se demandent d’ailleurs si elle a bien compris qu’elle aurait maintenant « deux maisons ». Quand je vois cette enfant seule, ses jeux tournent autour d’une maison pour doudou, une maison pour papa, une maison pour maman, une maison pour …
Pourquoi ce type de jeux, qui lui permettent de devenir sujet de sa vie et de mieux s’approprier ce qu’elle est en train de vivre, n’apparait pas en présence de ses parents ? Réponse – très probable – parce que maman pleure souvent en parlant de sa nouvelle maison. Parce que papa n’en parle jamais spontanément. Parce que j’ai vu cette enfant proposer de consoler sa mère en lui donnant son doudou et parce que papa ne répond pas à ses questions quand elle en pose.
Donc oui, les enfants s’adaptent à leur environnement. Si parler de ses émotions est possible. Si dire comment nous nous sentons réellement est entendu et entendable, les enfants vont ressentir, reconnaitre et exprimer leur vrai ressenti.
Sinon, ils vont s’adapter à ce qui est le plus « viable » sur le moment.
4 – Astuces pour permettre aux enfants de bien vivre leurs émotions
Vouloir que les enfants vivent au mieux malgré nos propres émotions est tout à fait normale. Je vous invite tout de même à essayer le plus possible d’expliquer aux enfants que vos émotions et vos attentes peuvent être différentes des leurs et que c’est OK !
Je vous invite aussi à faire des points réguliers avec vous-même. À vous poser de temps en temps et à vous demander si le regard que vous portez sur vos enfants est libre d’attente et de jugement.
Et pour finir, je vous invite à mettre en place une sorte de conseil de famille simplement pour parler des émotions qui circulent en ce moment pour chaque membre de la famille. Cela leur permettra de circuler et de fluidifier les relations – que cela soit envers soit ou envers les autres.
Aurélie