Je rencontre beaucoup de parents qui se trouvent démunis lorsque leur(s) enfant(s) sont « en crise ».
Je vous propose donc aujourd’hui de mettre au point un plan d’action en cas de crise.
1. Définir la notion de « crise » chez un.e enfant
Histoire d’avoir les mêmes références, je vous propose de nous mettre d’accord sur le terme de « crise ». Dans cet article, je vous propose de l’utiliser pour les situations où un.e enfant expérimente une émotion tellement forte qu’il/elle semble ne plus réussir à la gérer.
Ses actions semblent hors de contrôles. Vous avez l’impression qu’il/elle n’est plus accessible à la parole.
En d’autres termes, un tsunami remplace momentanément l’enfant que vous connaissez. Alors que faire ?
2. Parer à l’urgence : la sécurité de la famille avant tout !
Avant toute chose, sachez que dans ces cas-là, votre enfant fonctionne avec son cerveau reptilien et donc de manière instinctive. Cela signifie qu’il/elle perd un grand nombre de ses capacités d’actions volontaires !
Ce qui suppose qu’il/elle pourrait se mettre en danger sans s’en rendre compte.
La première étape du plan « Gestion de crise » est donc de sécuriser l’environnement dans lequel se trouve votre enfant :
– éloigner les objets qui pourraient blesser votre enfant – par exemple les jeux au sol sur lequel il/elle pourrait marcher ou se cogner
– vous mettre à proximité des endroits « dangereux » – escalier, coin de table… – pour éviter à l’enfant de se faire mal
– mettre un coussin – par exemple entre la tête de votre enfant et le sol – s’il/elle a tendance à se cogner la tête par terre
Pensez aussi à votre propre sécurité :
– mettez des bouchons d’oreilles si votre enfant a tendance à crier
– pensez à respirer calmement
– restez en contact avec votre propre émotion et isolez-vous si vous sentez que vous allez aussi perdre le contrôle.
3. La théorie à la rescousse ! Quand notre savoir nous aide à conserver notre calme.
Voilà un peu de théorie qui peut vous soutenir en cas de crise !
- Notre cerveau fonctionne soit à l’émotion, soit à la connaissance. Donc, plus vous aurez de connaissances sur le fonctionnement de votre enfant, plus vous serez en mesure de garder votre calme en cas de crise et de l’accompagner vers un retour au calme.
- Si vous sentez votre enfant en train de monter émotionnellement et que vous craignez qu’il/elle perde le contrôle, posez-lui des questions. Il est probable que son cerveau se concentre sur vos questions et que l’émotion baisse.
- Attention ! Certains enfants ont besoin de se calmer seul.e. Dans ces cas-là, lui poser des questions ne fera que précipiter la crise… À vous de tester et de faire confiance à vos ressentis !
- Plus un.e enfant est jeune et plus la présence d’un autre personne est nécessaire pour l’aider à gérer ses émotions. ? Cela peut se faire grâce à la cohérence cardiaque, à un câlin ou simplement en restant disponible dans la même pièce que l’enfant.
4. Action et réaction ! Comment gérer un enfant qui « déborde »
Vous pouvez (re)lire l’article « Voyons comment communiquer simplement et calmement entre parents et enfants grâce à la CNV » qui traite plus en profondeur ce sujet.
Deux points me semblent tout de même importants à souligner :
– Un.e enfant en crise est un.e enfant qui a gardé au fond de lui/elle un besoin non rempli
– Trouver ce besoin et y répondre désamorce la crise
Il est parfois difficile de savoir ce qui a déclenché des réactions extrêmes chez les enfants. Cependant, il y a toujours une raison à un comportement – et plus l’enfant est jeune, plus cela est vrai.
Je vous invite à prêter attention aux microsignes indicateurs d’une crise en devenir.
5. Retour sur l’évènement et réflexion pour l’éviter et/ou y répondre de manière plus adaptée
Comme tout bon stratège, je vous invite, une fois la crise passée, à réfléchir à tête reposée – et à émotions retombées – sur ces différents points :
- Quels étaient les signes avant-coureurs de la crise
- Si nous avions repéré les signes plutôt, qu’aurions-nous pu mettre en place pour l’éviter
- Ce genre de crises arrivent-elles souvent ?
- Si oui, que pouvons-nous supposer sur le(s) besoin(s) non assouvis qui se manifestent régulièrement ?
Je vous invite aussi à en reparler avec l’enfant !
Et voilà, vous avez maintenant un plan pour parer à toutes situations conflictuelles !
Aurélie