Aujourd’hui, petite réflexion sur cette période si importante – mais parfois frustrante pour nous adultes – du « Moi tout seul »… à la recherche de l’autonomie joyeuse.
1- L’autonomisation
L’autonomisation est cette période où l’enfant décide qu’il/elle est capable de faire seul/e ce que l’adulte faisait pour lui auparavant. Je vous donne une petite astuce pour que tout se passe au mieux pour vous pendant cette phase… prévoyez un rallongement du temps de chaque chose par au moins 4 😉 . L’enfant peut alors demander à s’habiller, manger, se servir à table… seul/e. Les gestes sont souvent imprécis et maladroits, ce qui peut provoquer de la lenteur, des débordements, et beaucoup de stress chez le parent ;-).
Il est très très important que votre enfant puisse explorer à fond cette période. Pourquoi ? Je vous l’explique dans le reste de l’article !
2- Confiance en soi et autonomie
Si votre enfant demande à faire une chose seul/e – comme mettre ses chaussettes ou son T-shirt – c’est qu’il/elle s’en sent capable d’essayer ! Cela veut dire que votre enfant se sent suffisamment en confiance pour réussir, ou échouer cette action.
Si vous refusez, votre enfant peut comprendre que vous ne lui faites pas confiance sur ce point et donc commencer à douter de ses propres ressentis. De fil en aiguille sa confiance en lui/elle-même peut s’en ressentir.
Il arrive toujours des moments dans la journée où vous n’aurez pas l’envie et/ou le temps pour laisser votre enfant faire cette expérience. Il arrive aussi que la demande de l’enfant soit complètement hors de ses capacités « je veux faire tout seul/e la cuisine 😀 » ou « Je veux mettre mes chaussures toute seule » alors que vous devez être dans la voiture dans 10 minutes max. Dans ce cas, là, je vous invite à bien formuler votre refus pour que l’enfant comprenne que ce n’est pas qu’il/elle est incapable de réussir, mais que pour cette fois si c’est vous qui allez faire la chose en question.
3- Estime de soi et autonomie
La question de l’estime de soi est très liée à celle de la confiance en soi, avec tout de même quelques subtilités :
Je peux ne pas avoir confiance en mes capacités à piloter un avion, et avoir une bonne estime de moi. En vérité, il s’agit ici d’avoir une bonne connaissance de ses capacités actuelles ; je sais que je ne sais pas tout. Et je sais que cela est « normal » et ne me diminue en rien.
Pour votre enfant, c’est la même chose. Il/elle pense être capable d’essayer de faire seul/e la chose qu’il/elle demande. Ne pas réussir à mener à bien sa tâche ne va pas forcément provoquer une diminution de son amour pour lui/elle-même.
Par contre, si l’enfant est empêché/e de faire ces expériences ; en fonction de la récurrence du refus et des raisons données – « parce que tu es trop petit/e », « parce que tu vas te faire mal », « parce que tu ne sais pas faire », « parce que c’est tout »… – il/elle va finir par se persuader qu’il/elle n’a pas les capacités de le faire contrairement aux autres. Ce qui peut facilement entraîner une baisse de l’estime de soi !
« Comment l’aider à dépasser ses peurs » et « Ne sous-estimons pas notre humanité ! » vous donnent d’autres pistes de réflexions sur le sujet.
4- Confiance dans le monde
Autoriser l’enfant à faire ses propres expériences « comme un/e grand/e » ne signifie pas le/la laisser seul/e face à cette épreuve initiatique.
Accompagner l’enfant par son regard. Lui dire – en cas de besoin – que vous croyez en ses capacités à mener à bien – aujourd’hui ou une autre fois – ce qu’il/elle entreprend. Ou tout simplement être une présence bienveillante si l’enfant vous demande de l’aide. Tout cela va contribuer à augmenter son estime de soi, sa confiance en soi et dans le monde qui l’entoure.
« Théorie de l’attachement – Conférence – Nicole Guédeney, en vidéo » et « Boris Cyrulnik: La transmission du trauma à travers les générations » vous permettent d’approfondir le sujet.
5- Comment accompagner sereinement son enfant dans son autonome ?
Voilà quelques astuces pour accompagner un enfant dans son autonomisation :
- Prévoir le temps de lui laisser la possibilité d’essayer, d’échouer et d’essayer encore et encore…
- Être une présence bienveillante
- Être indulgent/e – rappelez vous quand vous avez pris vos premiers cours de conduite 😉 les premières fois ne sont pas si faciles !
- Faire avec lui/elle – si telle est sa demande –
- Avoir une explication bienveillante – qui ne remet pas en doute les capacités de l’enfant – quand il n’est pas possible de laisser l’enfant essayer tout de suite
« Pourquoi et comment mettre des limites » et « “Réussir”, au fond, ça veut dire quoi ? » vous permettront d’aller plus loin dans cette réflexion.
À vos claviers ! Partagez vos astuces pour ces moments d’autonomisation !
Aurélie