Pas toujours simple de comprendre les enfants. Surtout quand ils/elles ne parlent pas encore. Quand ils/elles ne s’expriment pas encore bien. Quand ils/elles ont des comportements qui nous semblent insensés. Quand ils/elles sont adolescent(e)s…
Bref, à chaque étape de la vie, il est possible de se retrouver démunie face au comportement d’un(e) enfant.
Je vous propose ici de faire un petit point sur la comment mieux comprendre les enfants.
1- Pourquoi vouloir comprendre son enfant ?
Je vous propose de rester très « terre à terre ». En réalité, nous n’avons pas besoin de comprendre notre enfant. C’est notre cerveau qui a besoin de comprendre ce qui se passe dans son environnement.
Pour simplifier, notre néocortex – la partie externe du cerveau – a pour principale fonction de nous maintenir en vie. Pour cela, il identifie dans notre environnement tout ce qui pourrait être une source de danger. Mais, pour pouvoir classifier, il faut connaître. Donc, notre cerveau cherche toujours à comprendre ce qui l’entoure pour mettre les choses dans la case danger ou dans la case sans danger.
Quand il ne comprend pas ou ne connaît pas quelque chose, dans le doute, il le range dans la catégorie « danger ».
Et c’est là que les choses se compliquent ; la plupart des gens ne sont pas à l’aise quand ils/elles ne comprennent pas leur enfant, car cette incompréhension s’accompagne d’un sentiment de danger – ou du moins de gêne – en présence de cet enfant.
2- Se comprendre soi-même pour comprendre son enfant
Se connaître soi-même ; connaitre son mode de fonctionnement, ses pensées, ses automatismes… Tout cela va vous permettre de mieux comprendre les gens qui vous entourent – enfants compris. Pourquoi ? Parce que votre cerveau – toujours lui – fonctionne par analogie.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Votre cerveau cherche toujours à associer ce qui vous arrive à un évènement déjà connu par lui. Plus vous vous connaitrez vous-même, plus votre cerveau aura la possibilité d’associer finement les évènements qui lui arrivent.
Par exemple :
Imaginons que vous avez appris durant votre enfance que pleurer était mal et que votre entourage vous envoyait le message « tu es méchant(e) si tu pleures ». Face à un petit enfant sans langage, en larme, votre cerveau va automatiquement associer les pleurs à des notions comme « méchanceté », « mal », « il faut que cela cesse ». Et en même temps, votre cerveau « rationnel » va vous envoyer des messages comme « un enfant si jeune ne peut pas être mauvais », « il y a peut-être quelque chose qui ne va pas »…
Vous avez donc deux messages contradictoires qui se bousculent dans votre tête et votre cerveau n’arrive pas à déterminer lequel mettre en priorité ; d’où les sentiments d’incompréhension et de malaise.
3- Sommes-nous si différents ?
Sommes-nous si différents d’un enfant qui vient de naître ? Sur plusieurs points, vous me direz que oui et je suis d’accord. Mais sur les émotions ? Sur leur expression et leur manifestation, je vous répondrai que nous sommes plutôt tous pareils.
D’un point de vue purement physiologique et neurologique, un enfant qui vient de naître et un adulte ont exactement le même mode de fonctionnement : quelque chose vient activer le cerveau qui déclenche une réaction en chaîne provoquant une sensation que l’on nomme émotion.
Les expériences et le temps nous apprennent à gérer – au mieux de nos possibilités – ces sensations. Ces apprentissages eux varient en fonction des personnes.
Là encore, c’est à ce niveau que nous pouvons nous trouver démuni(e)s face aux enfants qui manifestent différemment de nous leur émotion et leurs besoins.
4- Outils qui peuvent aider à mieux comprendre son enfant
Voici quelques outils qui peuvent nous aider à mieux comprendre les enfants.
Les conseils de famille : grâce à cette pratique, il devient plus simple de savoir ce qui se passe pour chaque membre de la famille. Chacun et chacune ayant la possibilité de s’exprimer à parts égales, les non-dits et incompréhensions diminuent petit à petit.
La Communication Non Violente : cette méthode permet de mieux identifier ses propres besoins et donne l’occasion de discuter librement et sans jugement. Elle évite les conflits et les incompréhensions. Elle responsabilise aussi chaque personne, ce qui permet un meilleur ajustement des uns et des autres au sein du quotidien familial.
Jouer ensemble ! Passer du temps ensemble, jouer, marcher, discuter… Passer du bon temps ensemble est l’occasion de mieux se connaître. L’idée est de trouver des activités qui plaisent à chaque participant(e)s.
Les accompagnements professionnels : Il y a des moments où les incompréhensions et/ou projections/interprétations sont tellement fortes que le regard d’une personne extérieure peut être vraiment aidant. L’intervention d’un/e professionnelle permet de sortir les familles d’ornières qui leur semblaient infranchissables, de pouvoir mieux se comprendre et de trouver de nouvelles manières de vivre ensemble.