Ah les secrets …
Oh, les « mensonges » !
Pas toujours simple de savoir comment réagir quand nous avons l’impression qu’un.e enfant « cache » quelque chose.
1- Secrets et mensonges des enfants
Voici des définitions tirées du Larousse :
Secret : « Action de mentir, de déguiser, d’altérer la vérité »
Mentir : « Dissimuler, déguiser volontairement la vérité, nier ou taire ce qu’on devrait dire. »
Il est donc important de rappeler que la « vérité » est une chose toute relative. Elle varie d’une personne à l’autre. Pour la partager, il est essentiel d’avoir les mêmes référentiels. Par exemple, si un enfant vous dit que l’herbe est rouge alors que vous la voyez verte, assurez-vous qu’il/elle désigne sous le nom rouge la même couleur que vous et qu’il/elle voit bien les couleurs.
La notion de « taire ce qui devrait être dit » est du même ordre. Peut-être n’avez-vous « simplement » pas la même vision de ce qui est important à transmettre. Cette notion, avec les enfants, s’applique par exemple au « mensonge par omission ».
Il est aussi des moments où l’enfant va chercher, via le secret ou le « mensonge » à créer une relation particulière avec vous.
2- À quoi sert de « mentir » et « d’avoir » des secrets ?
Je vous propose maintenant de nous concentrer sur les situations où un.e enfant chercherait à « falsifier » ou « cacher » un évènement.
De nombreuses raisons peuvent amener une personne – quelque que soit son âge – à chercher à modifier un évènement, ou à le garder par devers soi.
Les principales raisons sont cependant liées à notre instinct de conservation. Je m’explique : avez-vous déjà croisé une personne qui transforme un évènement ou une situation pour qu’elle soit à son désavantage sur tous les points ? Non.
Même lorsque,par exemple, quelque’un se dénonce à la place de quelqu’un d’autre, elle y trouve un avantage secondaire qui ne nous saute pas toujours aux yeux. Cela peut être la volonté de protéger un être cher, ou de s’éviter a soit un désagrément plus grand que celui reçu en se dénonçant.
Nous pouvons alors penser qu’un mensonge ou un secret est une sorte de manipulation … oui et non. Alors, qu’en est-il pour les enfants ?
3- Secret, mensonge et acceptation de soi chez l’enfant
La plupart des histoires que racontent les enfants ont une valeur de valorisation, que cela oit aux yeux des personnes qui les entourent ou à leurs propres yeux.
Falsifier une vérité pour éviter une punition signifie, à mes yeux, trois choses :
– l’enfant sait qu’il/elle a fait quelque chose qui va déplaire à l’adulte
– il/elle cherche à éviter une situation désagréable de « soumission » – si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous propose de lire l’article Punition ou Réparation, de quoi ont besoin les enfants ?
– l’enfant cherche à conserver l’amour de l’adulte
Autre élément dont je souhaite mener à votre conscience ici : le secret. Avoir des secrets est tout à fait vital dans notre société. C’est se préserver un jardin rien qu’à soit. Avoir des secrets, c’est aussi avoir le sentiment d’exister pour et par soi-même.
4- Comment réagir face à un « flagrant délit » de mensonge
Il peut être difficile de savoir qu’il y a des parties de la vie de vos enfants que vous ne connaissez pas. Cependant, vouloir tous savoir de la vie des enfants est le meilleur moyen de les amener à vouloir conserver par-devers soi une partie de leur vie.
À l’inverse, laisser l’enfant avoir la possibilité de partager ce qu’il/elle souhaite et de conserver pour lui/elle-même d’autres choses, est le meilleur moyen de lui envoyer les messages suivants :
– Je t’aime
– Je te fais confiance
– Je suis là en cas de besoin
Alors, comment réagir face à un enfant en flagrant délit de « mensonge » ? Je vous propose de l’écouter attentivement. Une réelle écoute vous permettra d’entendre ce qui se passe derrière cette histoire :
– peur d’une représailles
– peur de plus être aimé
– envie de « briller » à vos yeux…
Vous pourrez alors répondre au plus juste des besoins de l’enfant. Par exemple : « J’ai l’impression que tu aimerais vraiment que ce soit le dragon qui ait fait tomber le vase. Peut-être que tu as peur que je te gronde si tu me dis que c’est toi qui l’as cassé. » ou encore « Je t’aime. Tu as le droit d’avoir des secrets. Si un jour tu veux me dire quelque chose, je suis là pour t’écouter et t’aider si tu en as besoin »…
Laissez un commentaire ; comment réagissez-vous quand votre enfant raconte comme vérité une histoire qui vous semble inventée ?
Aurélie