Et dire que pour beaucoup, la grossesse est vécue – et pensée – comme une période proche de la maladie !
Il faut ménager cette dame au ventre qui s’arrondit.
Éviter à la future mère de trop se fatiguer.
La pauvre, quand même, elle est fragile.
Vraiment ?
Et si nous revisitions un peu tous ces clichés ?
1. La grossesse une maladie ?
Je vais être directe : la grossesse est un état particulier que vivent les femmes qui vont bientôt (re)devenir mères. Elle vient chambouler les hormones, la représentation du corps et la perception du monde en général. Le fait d’avoir un enfant en construction en soi vient autant modifier sa manière d’appréhender la vie – un changement psychologique donc. Que sa façon de ressentir ce qui entoure la future maman – un changement physiologique.
Il s’agit donc plus d’une modification d’état que d’une maladie à soigner.
Ce qui rend ce changement si particulier et parfois difficile à vivre, c’est qu’il s’accompagne de beaucoup de transformations rapides. La femme n’a alors pas toujours le temps de s’y habituer.
J’ajoute à cela la manière dont notre société agit et pense en présence d’une femme enceinte. Chaque société traite ces membres différemment et en fonction de cela, chaque individu va réagir en fonction de ce qui est « attendu » de lui/elle.
2. La grossesse classique
De manière classique, en France, une femme enceinte dont la grossesse se passe bien et qui travaille comme salariée, va « pouvoir » demander un congé prénatal 6 semaines avant la naissance de l’enfant. Cette période est augmentée de 2 semaines en cas de grossesse multiple.
Dans ce cas-là, la mère reçoit une somme d’argent – comme salaire – payé par la sécurité sociale, tout comme si elle était en arrêt maladie.
3. La grossesse pathologique
Dans le cas d’une grossesse dite « à risque » ou « pathologique » – rien que les termes utilisés parlent d’eux-mêmes – ce sont les médecins qui prescrive l’arrêt de travail de la future mère.
À mon sens, ici, ce n’est pas temps la grossesse qui est pathologique – dans le sens ou être enceinte est physiologiquement prévu par le corps de la femme – mais bien le déroulé de cette grossesse.
Dans ces cas-là, j’ai souvent vu des parents se sentir dépossédés de cette période de « pré-rencontre » avec leur enfant ; les inquiétudes entourant cette période et la présence importante d’un dispositif médical venant perturber l’imaginaire – de la vie à venir avec le futur enfant – qui se développe souvent entre les parents.
4. Et si la grossesse permettait à la future maman de
J’ai pu rencontrer beaucoup de mères qui vivaient mal, ou avaient mal vécu, leur période de grossesse. J’ai aussi rencontré des mères et futures mères qui les vivaient ou les avaient vécus très bien !
La grossesse est un état très particulier qui vient chambouler beaucoup de repères tant chez la future mère que chez le futur père.
Il existe un grand nombre de possibilités pour faciliter cette période. Cependant, j’aimerais aussi soulever la possibilité que notre société, tout à fait inconsciemment – et peut-être même en voulant bien faire – nous suggère que la grossesse est un état durant lequel la femme doit se sentir plus faible et vulnérable. Alors que, si nos lointains ancêtres préhistoriques ont réussi à perpétuer notre espèce, c’est probablement que le corps de la femme est conçu pour être plus fort et résistant pendant cette période.
Je me rends bien compte que cet article est un peu plus « punchi » et prend plus position que beaucoup d’autres sur ce blog. Je serais ravie d’avoir vos retours et vos réflexions sur ce sujet !
Aurélie