Bonjour !
Comment aider son enfant à dépasser ses peurs ?
Rien de pire que de voir son enfant souffrir sans arriver à lui venir en aide, ou du moins à diminuer ses douleurs. Je vous propose ici une technique pour aider votre enfant à diminuer ses angoisses. Il s’agit d’un ensemble de mouvements que vous pouvez lui faire et/ou l’accompagner à faire. Cette méthode est issue de technique de yoga bébé, de massage, et de réintégration des réflexes.
1- La peur chez les humains
La peur est une émotion très importante, car elle nous prévient du danger, nous dissuade de faire des expériences qui pourraient mettre notre corps ou notre esprit en difficulté et, ainsi, nous aide à rester en vie.
Toute émotion à intensité élevée provoque une souffrance ; une petite dose de peur peut avoir un effet stimulant et excitant, tandis qu’à durée et/ou force plus importante, elle peut totalement désorganiser une personne – quel que soit son âge. Les petits enfants aussi peuvent avoir de grandes frayeurs et avoir du mal à s’en remettre.
2- Un peu d’histoire corporelle : angoisse et ressenti
Avant de vous expliquer comment vous pouvez aider votre enfant à surmonter ses peurs, je vais vous expliquer pourquoi cette méthode fonctionne.
Lorsque nous avons peur, tout notre corps se contracte pour se préparer à fuir ou à attaquer. Cette réaction est instinctive, elle ne passe pas par la conscience et ne peut donc pas être modifiée par la volonté. La seule chose qui peut – à la rigueur – être influencée par la volonté est ce que nous donnons à voir de l’extérieur.
Une personne très apeurée peut sembler à l’aise, mais si des capteurs relevaient les différents signes corporels de peur – comme la tension des muscles, le rythme cardiaque et respiratoire, le taux de cortisol, la contraction des pupilles… – les résultats montreraient un fort taux de stress. Pire, les enfants qui n’arrivent pas à manifester leur peur ont en général un taux de cortisol – hormone du stress par excellence – beaucoup plus élevé que les enfants qui manifestent leur peur.
L’idée des gestes que je vais vous expliquer aujourd’hui est d’aider le corps à revenir à un état de tension dit « normal » – sans passer par l’intellect.
3- Mise en condition : quand vient l’inquiétude
Avant tout, je vous invite vivement à porter une attention particulière aux « où », « quand » et au « comment ».
Où : dans un endroit où votre enfant se sent à l’aise, en sécurité. Privilégiez une pièce ni trop grande, ni trop petite, avec une température agréable et une lumière douce. Vous pouvez aussi mettre une musique douce qui aidera le corps de votre enfant à trouver de la détente.
Quand : L’ensemble des gestes que je vais développer ici est plutôt prévu pour prévenir les peurs. Il aide l’organisme à avoir moins peur, et/ou moins souvent peur.
En cas de crise de peur, je vous conseille de pratiquer la cohérence cardiaque associée à de la proximité physique : un câlin, si votre enfant le supporte, sinon une main dans le dos… Si votre enfant ne supporte pas le contact physique, soyez aussi près de lui/elle qu’elle le supporte.
Comment : Je vous invite à répéter cet ensemble de gestes au moins une fois par jour pendant 2 mois. Si cela est trop pour vous, adapter la fréquence et la durée à ce qui est possible ! Il est aussi possible de fractionner les mouvements. J’ai volontairement séparé en trois groupes l’ensemble des mouvements. Si vous – ou votre enfant – n’avez pas le temps ou l’envie de faire l’ensemble de la procédure, je vous invite à faire un – ou deux – groupe de mouvements.
3- Mouvements pour combattre la peur
1. Se libérer des émotions accumulées.
Vous allez commencer par aider le corps de votre enfant à évacuer les tensions existantes. Vous pouvez trouver cet enchaînement ici en vidéo.
A. Massage
- une main sur un côté de sa cage thoracique
- lissez, avec la paume, jusqu’à l’épaule opposée en passant par le plexus et en caressant l’arrête de la mâchoire et/ou le cou
- enveloppez l’épaule
- idem de l’autre côté
- répétez l’ensemble cinq ou six fois
B. Étirements « Je me libère de ce qui me gêne »
Les étirements se font une fois que vous avez pris les deux mains,
- ramenez ses mains au niveau du plexus le mouvement se fait du centre (plexus, vers l’extérieur) – une main se placera spontanément plus haute que l’autre
- écartez les bras sur le côté
- ramenez les mains sur le plexus en inversant leur position haut/bas
- écartez les bras vers le haut
- ramenez ses mains au niveau du plexus
- recommencez cinq ou six fois
A’. Massage (le même qu’au début)
C. Étirements « Je me remplis de belles choses »
- Refaire les mouvements de B, mais cette fois, en partant de l’extérieur dans un mouvement allant vers le plexus de votre enfant
- recommencez cinq ou six fois
A ». Massage (le même qu’au début)
2. « L’étoile »
Les prochains mouvements vont lui permettre de retrouver de l’assurance.
Important ! Toujours garder une main fixe sur le nombril. L’autre main forme les branches de l’étoile toujours en aller-retour.
- Une main sur le nombril
- L’autre main exerce un glissé jusqu’à la jonction gauche bassin/jambe,
- Appuyer
- Retour au nombril
- L’autre main exerce un glissé jusqu’à la jonction droite bassin/jambe,
- Appuyer
- Retour au nombril
- Repartir jusqu’à la jonction gauche entre l’épaule et le bras,
- Appuyer
- Retour au nombril
- Repartir jusqu’à la jonction droite entre l’épaule et le bras,
- Appuyer
- Retour au nombril
- Repartir jusque sous la lèvre inférieure
- Appuyer
- Retour au nombril
- Repartir jusqu’au-dessus de la lèvre supérieure
- Appuyer
- Retour au nombril
3. Les bercements
Il existe plusieurs types de bercements. « Balancement dorsal », « Balancement sur le côté » et « Balancement ventral » sont des variantes possibles.
- Votre enfant s’allonge sur le ventre ou le dos, dans la position qui lui convient.
- Placez-vous au niveau de son bassin
- Placez vos mains sur le côté de sa hanche le plus proche de vous.
- Exercez des petites poussées toujours au même rythme
4- Pour en finir avec la peur de la peur
Pour finir si votre enfant continue à avoir très peur dans certaines situations, et/ou que vous avez l’impression que cela le/la gêne dans sa vie, je vous invite à en parler à des spécialistes de la petite enfance : psychologues, pédopsychiatres, que vous pouvez trouver en libérale ou en institution telle que Centre-Médico-Psycho-Pédagogique – qui peuvent parfois avoir des consultations spécialisées pour les enfants de moins de 3 ans – ou PMI. Sachez que les consultations dans ces deux types d’institutions sont gratuites.
Vous avez déjà une méthode pour diminuer les angoisses de votre enfant ? Partagez-la dans un commentaire !
Aurélie