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Comment changer de position un bébé qui tient sa tête et autres joyeusetés

Bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais continuer sur la lancée de la semaine dernière et vous montrer, ici en vidéo, comment changer un enfant de position dans le respect de sa physiologie et de son développement psychomoteur.

Comme nous parlons ici d’enfants plus grands, je vais aussi vous expliquer pourquoi il est très important de laisser les enfants se déplacer, au maximum, pieds nus et quels principes à connaître avant d’acheter les premières chaussures.

Vous êtes prêts ? C’est parti ! Retrouvez la vidéo « Comment changer de position un bébé qui tient sa tête » qui illustre cet article !

1. Comment amener un bébé sur le côté ?

Quand votre enfant commence à avoir une meilleure connaissance de son corps et a une tonicitéc’est-à-dire, maîtrise des muscles – plus harmonieuse, et qu’il/elle tient bien sa tête :

  • Prenez dans votre main un de ses pieds, votre pouce au niveau de la plante du pied.

  • Amenez sa jambe sur son ventre.

  • Tout en gardant la jambe pliée, la ramener vers son nombril et un peu plus loin. Accompagnez le mouvement du haut du corps avec votre deuxième main que vous pouvez placer sur son épaule ou sur son flan.

  • Tadaaa ! 🤠

2. Comment amener un bébé en position ventre/dos et dos/ventre ?

Pour le passage dos/ventre :

  • Prenez dans votre main un de ses pieds, votre pouce au niveau de la plante du pied.

  • Positionnez le bras opposé au-dessus de sa têteça aidera le mouvement de pivot.

  • Amenez sa jambe sur son ventre.

  • Tout en gardant la jambe pliée, la ramener vers son nombril et un peu plus loin, jusqu’au point de déséquilibre. Si nécessaire, accompagnez le mouvement du haut du corps avec votre deuxième main que vous pouvez placer sur son épaule ou sur son flan du même côté que la jambe levée.

  • Quand vous sentez le déséquilibre arriver, remettez la jambe pliée en position allongée.

  • Vérifiez que le bras opposé est bien dégagé du corps, sinon imprimez une petite rotation du haut du corps pour le mettre dans une position plus agréable.

  • Et voilà ! 👍

Pour la position ventre/dos :

  • Prenez dans votre main un de ses pieds, votre pouce au niveau de la plante du pied.

  • Positionnez le bras opposé au-dessus de sa tête.

  • Amenez sa jambe sur le côté au niveau de la hanche.

  • Tout en gardant la jambe pliée, la ramener vers le haut puis l’extérieur jusqu’au point de déséquilibre. Si nécessaire, accompagnez le mouvement du haut du corps avec votre deuxième main que vous pouvez placer sur son épaule ou sur son flan du même côté que la jambe levée – si ça vous rappelle quelque chose, c’est que vous venez de le lire plus haut… mêmes mouvements faits dans un ordre différent

  • Quand vous sentez le déséquilibre arriver, remettez la jambe pliée en position allongée.

  • Vérifiez que le bras opposé est bien dégagé du corps.

  • Magique ! ✨

3. Comment amener un bébé de la position allongée à la position dans les bras ?

Pour un plus grand qui tient sa tête :

  • Attrapez à pleine main une de ses jambes et mettez l’autre sous son épaule opposée.

  • Imprimez une pression forte sur la main positionnée autour de la jambe et plus légère sur l’autre main comme pour rapprocher vos deux mains. Cela va amorcer l’enroulement nécessaire à la position assise.

  • Attendez un peu, pour voir si votre enfant est suffisamment avancé dans son développement psychomoteur pour vous aider dans le mouvement, sinon passez à la dernière étape.

  • Si votre enfant a trouvé comment faire, il/elle va, spontanément, appuyer sur le bras proche du sol – du côté où votre main est passée sous l’épaule – accompagnez son mouvement.

  • Soulevez votre bébé en passant sur le côté opposé à la hanche maintenue.

Ce qui est bien avec cette manipulation, c’est qu’elle utilise le même chemin que ce que fera votre enfant quand elle/il apprendra à s’asseoir seul.

4. Comment tenir un bébé dans les bras ?

Pour les postures que je vais vous montrer ici, il est important de se souvenir des deux appuis indispensables au sentiment de sécurité de l’enfant : un appui au niveau de sa basec’est-à-dire sous son bassin – et un appui au niveau de l’arrière et de l’avant du corps – ça empêche aussi bébé de partir un peu n’importe comment quand l’envie lui prend subitement de changer de position.

Ces portages peuvent être utilisés en marchant, ce qui a tendance à calmer les enfants en pleurs inexpliqués.

L’observateur

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Pensez à bien soutenir sa base et à sécuriser l’assise en mettant un bras devant l’enfant.

Le Koala,

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Cette position ne peut être faite que lorsque votre enfant tient bien sa tête. Je ne la recommande pas du tout, pour votre dos, car il vous oblige à vous désaxer et parce que le poids de votre enfant, associé à cette désorganisation de l’axe, peut désintégrer votre « réflexe traumatique » – et ça, on ne le veut pas...mais cette posture est tellement répandue que je préfère vous en parler en y ajoutant un petit conseil. Si vous trouvez cette posture pratique, ou si votre enfant la réclame souvent, je vous conseille d’utiliser une écharpe de portage – un bout de tissu solide et suffisamment long fait parfaitement l’affaire – que vous passez sous les fesses de votre enfant et sur votre épaule opposée. Cela vous soulagera un peu.

5. Faire marcher les bébés pieds nus

Peut-être que vous vous demandez pourquoi il est très recommandé de laisser les enfants marcher pieds nus.

Au début de sa vie, votre enfant va bouger de manière désordonnée et automatique. Il/elle ne se rend pas compte qu’il/elle a une maîtrise sur les gestes de son corps… un(e) bébé bouge par hasard: par hasard, un objet se retrouve coincé dans ses mains ; par hasard, les premiers retournements se font… Par hasard, bébé pousse sur ses pieds et ses mains… par hasard, il/elle appuie sur ses mains et ses pieds. Par hasard … ah non, mais attends, il me semble que la dernière fois que j’ai fait ça, j’ai réussi à attraper la balle.. Eh ! Mais en fait, je peux décider d’aller là-bas aussi en faisant ça… Se sont les premières découvertes de la liberté ! Délivré(e) de l’impression de ne rien pouvoir faire seul(e) et de ne rien maitrîser. Ça, c’est la version sans chaussettes ni moufles.

L’autre version est la même, mais au lieu de se rendre compte qu’elle/il avance, votre enfant va simplement faire glisser ses pieds sur le sol – vu que les chaussettes bah, ça glisse. Si votre enfant est déjà marcheu(r)(se), il/elle aura plus de mal à maintenir son équilibre et tombera plus souvent. Imaginez-vous sur une patinoire alors que vous ne connaissez rien au patinage, c’est un peu pareil. Les chaussettes antidérapentes c’est mieux, mais moins que les pieds nus, car votre enfant, marcheur ou non, utilise encore énormément ses gros orteils comme moyen de propulsion et d’exploration. Je n’ai encore jamais rencontré de chaussettes antidérapantes incluant le gros orteil.

6. Et les chaussures pour bébé alors ?!

Ah les chaussures ! Elles sont passées de super moyen de protection à super moyen de désorganisation de la posture. Comment ont-elles réussi un tel exploit ? En devenant un outil esthétique plus que pratique. Le corps humain est conçu depuis très très longtemps pour se mouvoir sur deux pattes. Les chaussures ont d’abord été conçues pour protéger les pieds du froid. Petit à petit, les semelles sont devenues plus épaisses et le pied à dû s’adapter à ce nouveau sol toujours plat et lisse, qui ne s’adapte pas vraiment au vrai sol – ce qui au passage engendre entorse et mal de dos. Des gens bien intentionnés se sont également dit que, pour les petits, ce serait drôlement chouette de les aider à acquérir la marche en leur maintenant la cheville dans l’axe de la jambe. Sont alors apparues les bottines. Misère ! Voilà que nous demandons maintenant à nos enfants de marcher en chaussures de ski toute la journée, alors qu’ils/elles sont en train de découvrir ce moyen de déplacement. Le pied, la cheville, la voûte plantaire – et par répercussion le bassin, le dos, le cou… – reçoivent des informations ouatées et moins variées que pieds nus. L’ajustement des articulations est drastiquement limité et contraint, par la forme de la chaussure. La structure du pied, fondement de tout le reste de la posture, est fragilisée par la contrainte mécanique des semelles.

Vous l’avez compris, les chaussures rigides pour un petit enfant sont à éviter au maximum !!! Si vous tenez absolument, absolument, absolument à lui en mettre, choisissez des semelles très souplesil est possible d’en trouver en cuir… souple, j’insiste – sans maintien de la cheville. L’idéal étant des chaussures qui s’enlèvent facilement, car cela permet à votre enfant de vous faire savoir qu’il/elle préfère être pied nu. Si, vraiment, il/elle doit garder ses chaussures coûte que coûte, éviter les lacets, surtout si ventre enfant fait du rampé ou du quatre pattes, les lacets gêneraient ses sensations lors de ses déplacements.

Allez hop! Laissez un commentaire !  😉

Aurélie

Outils qui peuvent aider:

Ces informations se trouvent aussi dans la rubrique « Bibliographie » :

Livre :

Katy Bowman « Va nu-pieds! En route vers le minimalisme »

Christopher Mcdougall « Born to run » 

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