Bonjour !
Après avoir vu l’alimentation pour les futurs parents et l’alimentation des premiers mois de vie de votre enfant, la suite logique est de s’intéresser au repas des plus grands que cela soit au niveau de la posture ou de quoi leur mettre dans l’assiette.
1. Quelle position pour qu’un bébé mange bien ?
Avec les inventions actuelles, nous nous trouvons avec plein de possibilités différentes. Est-il plus adapté de le mettre dans un transat, dans une chaise plus ou moins haute, de le/la laisser se débrouiller seul(e), de le/la garder dans nos bras…
Depuis que vous suivez ce blogue, je pense que vous connaissez le point de vue de la psychomotricienne que je suis.
D’un point de vue physiologique, psychologique et développemental, la meilleure manière d’être d’un enfant pour manger est sans tout ce que la technologie moderne nous a doté.
Cela veut dire :
– si l’enfant ne tient pas assis seul(e) = dans les bras d’un adulte
– si l’enfant est à l’aise assis, c’est-à-dire : tient bien sa tête, a son dos bien droit, ne perd pas l’’équilibre et met facilement les objets à la bouche = assis sur une chaise adaptée (je vous décris tout ça un peu plus bas) avec la double cuillère
Dans tous les cas, vu que nous parlons d’enfants d’un an maximum, la présence d’un adulte est primordiale.
2. Attends, attends… donner à manger au bébé dans les bras ?
Oui, je vous assure que nourrir un enfant qui n’a pas encore les muscles du dos efficients en le tenant dans les bras est le moyen le plus adapté pour les temps de repas.
Pourquoi ?
– Parce qu’en le tenant dans vos bras, vous lui permettez de libérer son attention du maintien de la posture, ce qui lui permet de se concentrer complètement sur le repas.
– Parce que spontanément vous allez vous adapter aux besoins posturaux de votre enfant. Ce n’est pas votre bébé qui va devoir s’adapter au siège ou à la forme du transat. Et que cela va faciliter l’absorption de nourriture et la digestion.
– Parce que votre enfant va vous sentir bouger, vous n’êtes pas inerte comme un siège. Ces mouvements sont rassurants pour votre enfant. Si vous ne savez pas pourquoi, aller voir le texte bonus sur les petits Cro-Magnon.
– Vos regards se croisent plus souvent et si vous avez lu l’article précédent vous savez à quel point c’est important.
3. Ça veut dire quoi « être bien assis » pour le repas des petits enfants ?
Être bien assis veut dire, que votre enfant qui, je vous le rappelle, tient déjà assis seul et sans appui, doit :
– si sur un fauteuil ; avoir les pieds bien à plat au sol ou sur un support et avoir un appui dorsal
– si au sol : avoir la possibilité de mettre ses jambes bien à plat au sol et d’avoir un appui dorsal.
Dans les deux cas, l’idée est que le dos soit droit, ce qui n’est que rarement le cas en transat.
Si vous tenez à ce que votre enfant soit assis sur une chaise, il en existe des adaptées au tout petit – je vous ai mis deux exemples en bas de l’article.
4. Bébé commence à vouloir manger seul(e)
Phase parfois compliquée durant laquelle votre enfant veut elle/lui-même utiliser la cuillère, mais en met partout… J’aurai tendance à dire « mettez un tablier et écartez tout ce qui tache ». L’idée ici est d’encourager les initiatives de votre enfant ; il/elle découvre le monde, a suffisamment confiance en lui/elle pour essayer quelque chose de nouveau ; en tant que parent, l’idéal est que vous lui montriez que vous le soutenez dans cette recherche de grandir.
Je préconise donc, dès que votre enfant commence à manger à la cuillère, de mettre à sa disposition une autre cuillère qui lui servira à s’exercer.
Ça, c’est ma réponse la plus acceptable. Mais en vrai…
5. Diversification alimentaire menée par l’enfant
Dans la même veine que tout ce que je vous transmets ici, l’idée de la DME est de mettre l’enfant au cœur de sa propre évolution.
Le principe : à partir du moment où l’enfant se tient assis seul et sans appui, où il/elle met des objets à sa bouche et n’a pas de problème de déglutition, l’enfant est à même de manger des aliments non mixés.
En pratique : au lieu de mixer les aliments que vous allez lui donner, vous les lui proposez en morceaux :
– assez gros pour qu’ils soient facilement attrapables et manipulables
– pas trop cuits pour éviter d’être écrabouillés au moment de la saisie
– pas trop durs pour pouvoir être écrasés par des gencives où les dents ne sont pas forcément encore là
Les enfants qui vont bien se régulent au niveau alimentaire. Cela suppose que votre enfant sait quand il/elle n’a plus besoin de manger ou au contraire quand il lui faut plus d’un aliment au détriment d’un autre.
Il est fort possible que votre enfant mette plus de temps à manger de cette manière. Mais elle a au moins deux avantages :
- il/elle s’exerce à la motricité fine et à la coordination occulo-manuelle, entre autres,
- il/elle gère cequ’il/elle ingère
Cela est un apprentissage primordial pour le reste de sa vie. Apprentissage souvent négligé et qui explique en partie pourquoi tant d’adultes se retrouvent avec des problèmes de digestion et de stress alimentaire.
Attention !
Ne laissez pas votre enfant seul pendant le temps de repas. Cela étant valable, même hors repas, quand il y a des objets qu’il/elle peut mettre à la bouche et avaler !
Apprenez, si ce n’est déjà fait, les gestes à avoir en cas d’étouffement… Ça vous servira toute votre vie !
Il y aura probablement des aliments qui se retrouveront au sol, mais de toute façon, cela aurait aussi été le cas avec de la purée. Et la purée, c’est plus casse-pied à ramasser que les bouts de brocolis.
Et vous, avez-vous déjà essayez la DME ? Vous en pensez quoi ?
Aurélie