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« Un bon parent doit »… mythe du super parent !

Un bon parent doit être à l’écoute de ses enfants.

Il/elle doit avoir des enfants qui savent se tenir en société.

Un bon parent doit se faire obéir de ses enfants.

Un super parent doit avoir des enfants toujours propres.

Il/elle doit avoir des enfants heureux.

Un super parent doit avoir des enfants qui réussissent à l’école.

Un bon parent doit avoir une maison parfaitement entretenue.

Vous l’avez compris, un bon parent doit

Petit tour d’horizon de cet être étrange et complètement illusoire que certain(e)s nomment « bon parent ».

1. La perfection

Voici quelques définitions de la perfection :

« État de ce qui est parfait, de ce qui ne peut être amélioré »

« Qualité excellente, remarquable. »

« Personne, chose parfaite en son genre, dans un domaine donné. »

« État qui résulte de la réunion de toutes les qualités à leur degré le plus haut. »

Nous pouvons repérer ici que la notion de perfection implique l’idée d’aboutissement, de figement. C’est aussi pour cela que …. affirmait que la perfection était ennuyeuse. Si perfection il y a, alors plus rien n’est à faire, plus rien n’est à espérer.

Mais, je vous rassure, la perfection n’existe pas encore moins dans le domaine des relations humaines et donc de la parentalité.

Envie de trouver des pistes pour se défaire de votre envie de perfection ? 5 astuces pour se sentir bien en présence des autres peut vous y aider !

2. Le mythe de la perfection

Cependant, le mythe de la perfection est plutôt coriace. Beaucoup de sociétés – dont la nôtre – utilisent le mythe de la perfection comme carburant pour aller toujours plus loin, toujours plus haut.

Je m’explique ; il me semble que nous avons du mal à accepter qui nous sommes réellement. Nos imperfections, nos erreurs, les choses que nous n’arrivons pas (encore) à réaliser… Si nous avons du mal à les accepter, c’est que nous aimerions être parfait/e.

Pour rester centré sur la parentalité – et reprendre quelques idées citées en introduction – un parent parfait est accompagné d’enfants parfaits. Autant dire qu’un parent parfait est accompagné de personne de peu d’années, mais ayant (déjà) perdu leur spontanéité et leur fraîcheur. Ces jeunes personnes ont cependant gagné en gravité, corsetage d’émotions et étouffentde manière quasi dictatorialece qui pourrait les amener à être des êtres humains épanouis. Ça donne envie, n’est-ce pas ?

"Un bon parent doit"... mythe du super parent ! 1

3. Le poids des mythes

Le problème, avec les mythes, c’est qu’ils sont bien ancrés dans nos pensées. Ils forment une sorte d’idéal que nous cherchons à atteindre et qui reste inatteignable. Poussée à l’extrême, la transmission des pensées populaire/sociale peut faire des dégâts : « Boris Cyrulnik:  La transmission du trauma à travers les générations« .

Si nous persistons à penser que la perfection est enviable ; que nous ne valons rien – ou pas grand-chose – tant que nous n’avons pas atteint la perfection. Alors, nous resterons en permanence déçus de nous même et de notre vie.

Si, au contraire, nous acceptons que le propre de la vie soit d’expérimenter, de tâtonner et d’avancer vers une version de nous même en perpétuelle évolution, alors la vie prend une autre saveur. Il devient alors beaucoup plus facile d’accepter les défis de la vie avec entrain et joie.

4. Cascade infernale

Imaginons un parent qui voudrait être vu comme idéal par son voisinage. Imaginons que ce parent ai un enfant de 2 ans et un autre de 15 ans.

Pour être un parent idéal, il faudrait que les enfants se comportent aussi de manière idéale.

Donc ce parent, complètement imaginaire, va tout faire pour que les enfants qui l’accompagnent montrent une image « idéale » de leur vie et de leur famille. Je vous propose deux exemples :

– Idée N°1 d’une famille idéale : « Tout va toujours bien, tout le monde est toujours heureux/se ». Ce qui suppose de refouler tout sentiment n’allant pas dans ce sens. Donc l’enfant de deux ans ne pleure jamais, l’adolescent/e ne s’oppose jamais. Donc, l’enfant de deux ans n’a pas la possibilité d’apprendre à gérer ses émotions et l’adolescent/e n’a pas la possibilité d’expérimenter les prises de position si importantes au développement de la personnalité.

– Idée N°2 d’une famille idéale : « Un parent idéal a des enfants qui réussissent à l’école ». Ce qui suppose que l’enfant réussit tout, connaît tout, et que l’approbation parentale se situe sur le résultat et non sur le cheminement. L’enfant de deux ans comme de 15 ans, risque de comprendre très vite que l’amour parental est lié à ses résultats scolaires – puis professionnels – et non pas à ce qu’il/elle est dans son être entier. Ce que j’appelle l’amour conditionné.

En résumé : Une personne voulant paraître « parent parfait », risque fortement d’imposer à aux enfants – et conjoint/e – des exigences, impossibles à réaliser, menant à se couper d’une part de notre humanité.

La conférence de Marshall Rosenberg « Éduquer sans récompense ni punition CNV », vidéo pourrait vous intéresser.

5. Manifeste du parent vrai

C’est grâce à ce que nous sommes, grâce à nos imperfections, que nous pouvons envisager un avenir plusradieux.

Je vous propose ici un petit manifeste du parent vrai :

  1. Être un parent suffisamment bon .
  2. Faire du mieux que l’on peut au moment où nous devons prendre des décisions.
  3. S’accepter comme nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses.
  4. Être à l’écoute de nos besoins et envies.
  5. Améliorer ce que nous voulons améliorer.
  6. Accepter de donner du temps aux changements.
  7. Accepter que chaque membre de la famille ait son propre cheminement à faire.
  8. S’entourer de gens qui nous font du bien.
  9. Accepter d’être vrai et de laisser la perfection pour les histoires et contes pour enfants.

Envie de rajouter des points au manifeste du parent vrai ? Laissez-les en commentaires !

Aurélie

Facilitatrice de rencontre parent-enfant

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