Bonjour !
L’actualité amène de nombreux parents à reprendre le travail après avoir passé plusieurs semaines avec leurs enfants. Je conseille toujours aux parents de parler avec leurs enfants, quel que soit leur âge. Les changements de routines des moments propices à augmenter l’inquiétude des enfants. Le meilleur moyen de réduire cette anxiété est de permettre aux enfants de se représenter ce qui va se passer durant cette période de changement. Je vous explique le point de vue de la théorie de l’attachement à ce sujet, dans cet article.
C’est parti !
1. Pourquoi une routine de garde ?
L’esprit humain est fait de telle sorte que la routine l’apaise. Pouvoir prévoir ce qui va nous arriver nous permet de nous y préparer. À l’époque de nos très très lointains ancêtres, la prévisibilité permettait de mieux faire face aux dangers de la vie sauvage. Savoir où trouver de l’eau, de la nourriture, quel animal approcher et quel autre fuir.
De nos jours, dans nos sociétés occidentales, nous avons rarement à faire face à ces difficultés ; par contre, notre cerveau n’a pas évolué aussi vite que nos sociétés. Je vous invite à (re)lire un des articles du PDF « Comment être heureux avec un bébé ? Quatre astuces qui changent tout » reçu lors de votre inscription à la newsletter. La conséquence de cet écart entre fonctionnement du cerveau et style de vie est que la routine, l’habitude, la prévisibilité des choses sont (très) appréciées par notre cerveau. Même si, plus nous grandissons, plus la routine peut perdre de son attrait, plus l’enfant est jeune et plus son être est conçu pour vivre au temps des cavernes ; la prévisibilité est au centre de son sentiment de sécurité.
2. Sentiment de sécurité dans la vie du bébé
Le tout petit enfant fonctionne comme un interrupteur… il a très peu de variation dans son sentiment de sécurité, et très peu de subtilités dans sa manière d’exprimer ses besoins. En d’autres termes, il se sent en sécurité, ou pas et il demande de l’aide dès qu’il se sent en trop grand danger.
Pour un tout petit, la personne qui s’occupe le plus de lui/d’elle, surtout la nuit où les sentiments d’insécurité sont souvent les plus grands, est celle qui est susceptible d’être là quand un tigre à dent de sabre viendra pour le/la manger et donc sera là pour le/la sauver. Cette personne devient rapidement celle qui le/la rassure le plus.
C’est pour cela qu’un bébé a besoin d’avoir une ou deux personnes « prévisibles » sur qui il/elle peut compter pour répondre à ses besoins de réassurance. Dans notre société actuelle, cependant, cela pose un léger souci… Souvent les enfants sont gardés par des personnes qui ne sont pas celle(s) qu’ils/elles ont eu l’habitude de voir les premiers mois de vie. Cela suppose un changement de figure de réassurance et toute une période d’incertitude et donc d’angoisses, le temps que l’enfant soit sûr(e) que la nouvelle personne à qui il/elle a été confié(e) soit en mesure de le/la sauver en cas de danger de mort.
Un jeune enfant ne comprend pas les notions de famille/parents/amis avant plusieurs mois, voire plusieurs années. Qu’il/elle soit confié(e) aux oncles, tantes, grands-parents, parfaits étrangers, ou gentilles professionnelles de la crèche, revient au même : « La personne qui est censée me sauver en cas de danger n’est pas là. »
Mais on fait comment alors ?…
3. Comment faire quand il est nécessaire de confier son enfant ?
La réponse à la question est contenue dans le texte plus haut. C’est à la fois logique, facile et terriblement compliqué !
- Déjà, il faudrait être conscient, en tant que parents, que l’enfant va probablement vivre des moments stressants et que son comportement peut révéler ses états émotionnels. Cela reviendra dans l’ordre dès qu’il/elle sera suffisamment rassuré.
- Ensuite, parler à votre enfant ! Préparer le/la au changement, peu être un bon moyen de diminuer son stress le moment venu. Quel que soit son âge, votre enfant comprend ce que vous lui dites ! Il ne comprend peut-être pas le sens des mots dès 3 mois, mais il comprend que quelque chose de non habituel est en route et il/elle peut, à sa manière, s’y préparer. Petite remarque, les enfants comprennent les mots, avant de pouvoir parler ! Il n’est pas rare de voir des enfants de quelques mois répondre à la demande verbale de ses parents.
- Faites de courtes périodes de rencontres, en votre présence, avec la personne qui s’occupera de votre bébé, puis de séparations, sans vous. Ces moments permettront à votre enfant d’apprivoiser la personne qui deviendra « une autre bouée de sauvetage en cas de besoin ». Il est important de faire ces deux étapes car, au début, votre enfant pourra se tourner vers vous en cas de stress. Dans la deuxième étape, il/elle trouvera du réconfort pour les petites peurs auprès de la personne qui le/la garde, mais aura toujours besoin de vous pour calmer ses angoisses, ou l’accumulation de petites frayeurs devenant trop dure à gérer seul(e).
- Permettez à votre enfant de prendre son/ses doudou(s), être(s) magique(s) qui aide(nt) votre enfant à mieux supporter les affres de la vie. J’en ai aussi parlé ici.
4. Garder le contact avec son enfant !
J’aborde ici un sujet qui concerne plutôt les plus grands. N’hésitez pas à appeler votre enfant en cas de séparations longues- la notion de « longue » dépend de chaque personne, mais classiquement, la première nuit passée chez les grands-parents est un bon exemple de temps long… Il arrive fréquemment qu’un enfant se mette à pleurer au téléphone alors que « tout allait bien avant ». L’enfant demande à voir son parent, veut « rentrer à la maison », etc. Ces réactions sont dues à une accumulation de petit ou grand stress que l’enfant a gardé bien au chaud au fond de lui/d’elle et qu’il/elle s’autorise à exprimer au son de votre voix. Attention, cela ne veut pas dire qu’il/elle est foncièrement malheureu(x)(se), mais simplement que le stress qu’il/elle ressent est important. Souvent, des paroles apaisantes – exemple : Je viens te chercher ce soir – permettent de calmer l’angoisse et l’enfant retourne tout(e) content(e) à ses activités. Si vous n’aviez pas appelé, votre enfant aurait gardé ces angoisses à l’intérieur de lui/elle et personne n’en aurait rien su – sauf peut-être au moment des retrouvailles ou de grossesses larmes, de la colère ou une grande excitation auraient submergé votre enfant.
Ce que j’essaye de transmettre ici, c’est l’importance de maintenir un lien réel avec votre enfant pendant qu’il/elle est gardé(e) par quelqu’un d’autre que vous. Bien sûr, tout cela s’adapte à l’âge et aux besoins de l’enfant. Mais vraiment, vraiment, je vous invite à parler avec votre enfant, à le /la préparer à tout changement significatif dans sa vie et la vôtre et à accueillir ses émotions !
Laissez un commentaire pour partager les phrases et comportements qui calment votre enfant au moment des séparations !
Aurélie