Dans une fratrie, pas toujours simple de réussir à gérer les désaccords et autres conflits. Il est alors assez classique de chercher à responsabiliser les enfants plus grands.
Je vous propose ici de voir ce qui peut se passer dans la tête d’un/e aîné/e à qui il est demandé de se responsabiliser.
1- Responsabiliser l’aîné/e : Perte de place / Perte de repère
Nous n’y pensons pas toujours, et pourtant, un/e aîné/e a vécu un certain temps seul/e et centre d’intérêt de ces parents.
J’ai lu une fois une analogie qui m’a fait réfléchir : « un/e enfant qui voit arriver un/e autre enfant dans la famille, vit probablement la même chose qu’un/e conjoint/e qui verrait arriver un/e autre amour dans la vie de son/sa chéri/e et devrait lui faire une place dans sa maison. »
Pas toujours simple.
L’arrivée d’un/e nouvel/le enfant dans une famille peut être source de grande joie pour les aîné(e)s, et en même temps, s’accompagner d’un sentiment de perte :
– perte de l’exclusivité – lorsque l’enfant était unique
– perte d’une partie de l’attention de ses parents – un nourrisson demande beaucoup d’attention
– perte des repères du quotidien qui sont forcément modifiés par l’arrivée d’une nouvelle personne dans la famille
– …
2- Responsabiliser l’enfant plus âgé/e : Besoin de soutien
Lors de disputes ou quand plusieurs enfants demandent de l’attention en même temps, il est assez classique de demander au plus âgé d’attendre, de prendre sur soi, d’être plus compréhensif… Il est souvent juste de penser que plus un/e enfant avance en âge et plus il/elle a ces possibilités en lui/elle. Cependant, je vous invite à mettre en perspective les demandes et la réponse :
Si un enfant demandait un câlin et que vous n’étiez pas en possibilité de le lui donner, il/elle pourrait peut-être entendre qu’il soit nécessaire d’attendre un petit peu. Mais si cette même demande est refusée parce qu’acceptée pour un autre, les émotions et ressentis éprouvés peuvent être bien différents.
De la même manière, si deux enfants se disputent un jouet, par exemple, il est probable que le désaccord de départ ait déclenché de fortes émotions. La question est alors d’agir au niveau de l’émotionnel des enfants. Demander à l’un/e de faire l’effort de « se comporter comme un/e grand/e », revient à lui demander de gérer seul/e une grosse émotion – ce qui est extrêmement difficile, voire impossible pour tout enfant !
3- Responsabilité et sentiment de solitude
L’enfant à qui il est demandé de se comporter comme « un/e grand/e » ressent souvent un sentiment de solitude et d’injustice. Être plus avancé en âge que d’autres, ne s’accompagne pas forcément d’une plus grande maturité émotionnelle !
Dans nos sociétés, les enfants ont longtemps besoin de la réassurance des adultes qui les entourent. La manière dont nous accompagnons les enfants les premières années de leur vie les rendent sensibles à la valorisation, la reconnaissance sociale et les récompenses.
La plupart des enfants vont chercher à faire plaisir aux adultes qui les entourent. Ils/elles vont donc essayer d’éteindre leurs besoins/émotions/envies si ceux-ci entrent en contradiction avec le fait de se comporter « comme un/e grand/e ». Le risque est que petit, l’enfant perde la capacité de reconnaître et exprimer ses besoins/émotions/envies qui le rendent unique et remplit son réservoir à énergie et bonheur.
4- Responsable : quand nous cherchons la facilité
Voilà un paragraphe qui risque de piquer un peu…
Quand nous demandons à un enfant, sous prétexte qu’il/elle est la/le plus grand/e, de prendre sur lui/elle au profit d’un/e autre enfant, il est assez fréquent que nous allions à la facilité.
Je développe :
S’il y a une dispute, c’est que deux personnes ou plus ne sont pas d’accord sur quelque chose. Le meilleur de la diplomatie est de chercher à comprendre le point de vue de chaque partie pour essayer de comprendre ce qui se passe et trouver une solution qui convient à tous.
Je vous l’accorde cela demande du temps et de l’énergie. Et parfois nous n’avons ni l’un ni l’autre. Cet article vous parle d’un monde idéal où il serait possible de gérer de manière optimale les relations entre les gens. Il a aussi pour vocation de mettre en lumière des comportements que nous avons tous… et de nous faire nous poser des questions. En définitive, nous faisons au mieux avec ce qui se présente à nous à chaque instant !
5- Comment apaiser les relations frères/sœurs ?
Avant tout, je vous suggère d’aller voir cet article et cette vidéo qui parle d’astuces pour faciliter les relations en famille.
À mon sens, qu’il y ait des conflits et désaccords au sein d’une fratrie ou sororie est « normal ». Que l’un ou l’autre des enfants en ressorte avec le sentiment d’avoir été lésé/e est cependant évitable.
Mettre en place des conseils de famille régulièrement peut faciliter la communication et diminuer la survenue de gros désaccords.
Utiliser la communication non violente permet d’identifier ses besoins et d’y répondre au plus juste en accord avec ceux des autres membres de la famille.
Et surtout, surtout, garder en tête que les enfants sont des personnes à part entière. Ils/elles peuvent avoir envie de tester les disputes et avoir besoin de vivre de grosses émotions dites « négatives ». Il est parfois nécessaire de les laisser trouver leurs propres moyens de résolution de conflits.
Laissez un commentaire et partagez-nous votre expérience de la manière dont vous intervenez ou pas dans les conflits entre les enfants !
Aurélie