Pendant des siècles, le temps de la gestation ne permettait pas de savoir quel était le sexe du bébé à naître. Et pendant des siècles la question du désir des parents sur quel genre ils et elles voulaient « avoir » s’est posée.
Encore maintenant, certains parents ressentent une sorte de malaise – voire de panique ou de franche déception – lorsqu’ils/elles se rendent compte que l’enfant qui vient de naître n’est pas du genre qu’ils/elles souhaitaient.
Voyons un petit peu ce qui peut bien se cacher derrière le désir « d’avoir » une fille ou un garçon, plutôt qu’un enfant.
1. Un peu histoire
En France, pendant longtemps, il était plus « intéressant » de mettre au monde un bébé de sexe masculin. Pourquoi ?
Parce que les hommes étaient ceux qui recevaient l’héritage de leurs parents – pardon, de leur père. Pour les femmes, il fallait leur trouver un mari et offrir une dot. « L’entreprise » familiale, qu’il s’agisse d’une boutique ou d’un royaume, ne pouvait pas revenir à une femme. Pour une famille n’ayant que des filles, l’astuce était de trouver un gendre pour reprendre boutique ou champ, ou quoi que ce soit qui ait de la valeur.
À cette époque, les familles espéraient souvent avoir un garçon.
De l’histoire ancienne me direz-vous ? Pas tant que ça, il existe encore des personnes vantant tel régime ou telle technique pour influencer le sexe de l’enfant à naître.
2. Quand la peur de ne pas être à la hauteur nous guide
J’ai rencontré plusieurs futur(e)s parents affirmant souhaiter avoir un enfant avec tel ou tel sexe, car sinon ils/elles ne sauraient pas comment faire.
La première fois que j’ai entendu cette peur, j’ai été assez surprise. Je pensais que les parents avec un fort souhait d’avoir une fille ou un garçon – et non un enfant – voyaient l’enfant à naître comme une sorte d’objet à posséder.
Grâce aux témoignages des personnes citées plus haut, j’ai réalisé que ces parents loin d’être possessifs et égoïstes – oui, je sais j’avais beaucoup de jugements à cette époque – souhaitaient le meilleur pour leur enfant et pensaient pouvoir lui apporter plus de bonheur s’il/elle avait un sexe en particulier.
Il ne s’agissait finalement pas d’un « problème » venant du sexe du bébé, mais des limitations que le parent pensait avoir.
3. Quand les préjugés sociaux interviennent
Au-delà des peurs du parent quant à sa propre parentalité, il y a aussi des parents qui partent du principe qu’une fille doit être comme cela et qu’un garçon est forcément comme ceci.
Je vous propose quelques exemples stéréotypés :
- les garçons sont bagarreurs.
- Les filles sont jolies et délicates
- Les garçons sont plus faciles à comprendre.
- Les filles ne jouent pas au foot.
Certains parents espèrent alors avoir plutôt un enfant avec tel type de comportement plutôt que tel autre et donc une fille plutôt qu’un garçon ou inversement… CQFD !
4. Désir d’enfant
Je pense qu’il est plus facile de vivre un désir d’enfant lorsqu’il est associé au désir de devenir parent.
Dans ces circonstances, le sexe du futur/e enfant importe souvent peu aux futur(e)s parents. Cela ne les empêche pas de s’imaginer avec une petite fille ou un petit garçon dans les bras – et de passer de l’un à l’autre.
Les parents réfléchissent à quel nom féminin ou masculin ils pourraient donner au bébé qui grandit dans le ventre de la future maman. À la naissance, le plaisir de rencontrer physiquement leur enfant pour la première fois est entier, quel que soit le genre de l’enfant.
5. Pour finir
Que faire si vous vous retrouvez dans la description du parent souhaitant fortement que son futur enfant ait tel ou tel genre ?
Tout d’abord, sachez que tout va bien ! Vous êtes conscient/e de vos pensées – ce qui est un très bon début ! Histoire de vous rassurer, de nos jours, il y a très peu de choses qu’une personne ne puisse pas réaliser à cause de son genre de naissance. Ensuite, posez-vous la question :
- Pourquoi souhaitez-vous une fille ou au contraire un garçon ?
- Pourquoi ne souhaitez-vous pas une fille ou au contraire un garçon ?
En fonction de vos réponses à ces deux questions, vous aurez des informations sur quoi faire pour accepter la venue au monde de votre futur/e enfant, quel que soit son sexe. Si vous sentez que vous avez besoin d’avoir un regard neuf pour vous aider à voir sereinement la venue d’un enfant peu importe son genre, discutez-en avec des personnes de confiance, ou un/e professionnel/le – si vous ne connaissez personne, vous savez au moins où me trouver ;-). Comme toujours, je vous conseille de ne jamais rester seul/e avec vos questionnements !
Et vous, avez-vous une préférence sur le sexe de l’enfant à venir ?
Aurélie