Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler humanité… Souvent, les jeunes parents souhaitent le meilleur pour leur enfant. Le meilleur, c’est le bonheur, la joie, les rires et être 100 % présent pour lui/elle. Être son gardien ou sa gardienne d’âme, lui éviter tous les malheurs qui ont marqué notre propre enfance et surtout, surtout, ne pas faire les mêmes « erreurs » que nos propres parents.
Beau programme.
Qui s’accompagne souvent de culpabilité, voire de franche tristesse lorsque nous n’y arrivons pas. Pourquoi n’arrivons-nous pas à être parfaits avec nos enfants ?
Pourquoi, malgré tous nos efforts, y a-t-il toujours un moment où nos vieilles habitudes refont surface ?
Cet article s’inspire de connaissances en théorie de l’attachement, en communication non violente et en analyse transactionnelle.
1- Fatigue, stress… parents épuisé(e)s
N’en déplaise à certains, nous faisons partie du règne animal. Et comme tous les animaux, nous avons – habituellement – un instinct de survie. Comme pour beaucoup de mammifères – mais pas tous – cet instinct englobe la survie de nos enfants. Cela à pour conséquences que beaucoup de parents font passer le bien-être de leur enfant avant le leur. Qu’ils/elles sont parfois prêt(e)s à se mettre en danger pour les sauver. C’est une sorte de « programmation », la conscience ou la pensée sont complètement mises de côté le temps de l’urgence. Je ne pense pas que l’on puisse parler d’instinct, mais ça s’y rapproche.
Or, lorsque la fatigue, les soucis, le stress – … – dépassent un certain seuil de tolérance – propres à chaque personne – ce comportement protecteur envers quelqu’un d’autre disparaît au profit des propres besoins du parent. C’est un comportement bien connu en psychologie. Il s’agit d’une sorte d’autoconservation ; un signal de notre organisme pour nous dire que là, vraiment, il faut que nous nous occupions de nous, car notre survie est en jeu.
Cela vous surprend peut-être que je parle de survie. Pour le sommeil, c’est compréhensible, nous avons un réel besoin de repos pour que notre corps – et donc notre cerveau – fonctionne correctement. Mais qu’en est-il du stress et des soucis ? Et bien, c’est la même chose. Rappelez-vous que notre cerveau fonctionne encore en mode Cro-Magnon. Et en langage Cro-Magnon, le stress est synonyme de danger – pas assez de nourriture, bête sauvage … Notre cerveau se met alors en mode « survie » et ne peut tout simplement plus prendre en considération les besoins des autres.
En résumé, sachez que si vous vous rendez compte que votre patience diminue, ou que vous commencez à être exaspéré(e) par les demandes de soins/ réassurances de votre enfant, c’est probablement parce qu’un – ou plusieurs – de vos besoins vitaux – j’insiste lourdement – n’est pas rempli. Idéalement, trouvez-le(s)quel(s), comblez-le(s) et vous verrez que, comme par magie, votre patience et votre attention reviendront automatiquement.
Si ce n’est pas le cas, c’est probablement que d’autres besoins demandent à être considérés… ce n’est pas toujours facile de repérer ces besoins, mais ça vaut vraiment le coup de les chercher et de s’en occuper.
2- Manque de repère : parents déstabilisé(e)s
La parentalité peut-être… compliquée. Même des parents de 15 enfants doivent ajuster leur fonctionnement avec le 16e. Chaque personne est unique. Donc, chaque enfant est unique. Cela suppose que la relation entre un parent et un enfant est unique.
Très souvent, la manière dont un parent interagit avec son enfant est en lien avec sa propre éducation. Parfois les parents se servent de leur propre éducation comme un modèle positif à reproduire, parfois c’est l’inverse. Le plus souvent, ils « décident » de prendre le « meilleur » de l’éducation qu’ils ont reçu et cherchent à éviter ce qui ne leur a pas convenu. Mais dans tous les cas, l’histoire d’enfance des parents leur permet d’avoir un point de repère, une référence.
Que se passe-t-il quand la relation entre un enfant et son parent est tellement inédite, que l’adulte n’arrive pas à trouver de référence ? L’enfant, lui, s’en fiche un peu, de toute façon tout est nouveau pour lui/elle. Mais l’adulte est souvent rassuré lorsqu’il peut faire des comparaisons et avoir des éléments sur lesquels se référer. En général, en absence de référence, le stress s’invite chez le parent – et là je vous proposed’allez faire un petit tour au paragraphe précédent pour voir ce que le stress peut provoquer dans la relation parent/enfant.
Dans ce cas de figure, je vous invite vivement à vous rapprocher d’association de parents, ou de professionnels de la relation, de la petite enfance… Et si vous ne savez pas où chercher, ou à qui vous adresser, rapprochez-vous d’un centre de Protection Maternel et Infantile (PMI) qui pourrons sûrement vous renseigner.
3- Désinformation ? Parents perdu(e)s
Notre éducation – très en lien avec l’histoire de nos parents, très, très en lien avec notre société – peut entraîner de la désinformation sur les besoins des enfants.
Petite phrase provocatrice. Vraiment ?
Il n’y a pas si longtemps, nous entendions que les enfants naissaient naturellement mauvais et que l’éducation permettait de les humaniser. Encore maintenant, il est bien trop souvent dit que porter un enfant « trop souvent » le rend capricie(ux)(se), intolérant(e) à la frustration ou encore enfant roi. Et que dire de la fameuse phrase : « Arrête de pleurer, tu es grand(e) maintenant » ?
Je me rappelle d’une maman qui se plaignait qu’il n’y ait pas d’école pour apprendre à être parent. C’est vrai, il n’y en a pas. Et heureusement. C’est la vie etses expériences qui peuvent aider à savoir ce que l’on veut transmettreà nos enfants–et comment le faire . C’est le fait de se questionner sur ses actions – et pourquoi il/elle les fait – sur l’origine de sa manière de voir la vie, la relation au monde, aux gens, aux enfants – qui sont des gens à part entière, mais des gens plus vulnérables que d’autres, car totalement dépendants de la personne qui s’en occupe – qui construit l’identité d’un parent.
Je vous invite donc chaleureusement à vous questionner sur quel genre de parents vous souhaitez être – et pourquoi. Que voulez-vous transmettre à votre enfant ? Cette volonté est-elle faite pour que la société, vos propres parents ou même vos voisins soient fiers de vous ? Ou s’agit-il d’une sorte de pari, de revanche que vous voulez prendre sur votre vie ? Ou encore s’agit-il de votre vision de ce que pourrait être un monde meilleur ?
4- Et l’humanité dans tout ça ? Parents = vraies gens
Haut les cœurs ! Tout n’est pas perdu ! L’un des bons côtés de l’humanité, c’est qu’elle peut modifier ses comportements au fur et à mesure qu’elle découvre de nouvelles manières de faire – ou de nouvelles envies de faire. Nous ne sommes pas contraints à agir par réflexes ou instincts.
OK, au début c’est dur de ne pas agir comme nous l’avons appris. Il y aura peut-être des moments où vous vous rendrez compte, après coup, que vous auriez pu agir différemment. C’est une étape vraiment importante ! Grâce à elle, petit à petit, vous allez vous approcher de votre idéal relationnel. Petit à petit, vos actions et vos valeurs vont fonctionner ensemble.
Bien sûr, ça ne marchera peut-être pas tout le temps, mais peu importe. Souvenez-vous que si vous pensez avoir été injuste, ou n’avoir pas répondu de manière satisfaisante à la demande de votre enfant, une présentation d’excuse, une correction de réponse, une explication, peut largement suffire à contenter votre enfant… Quel que soit son âge.
Pour finir, sachez que notre humanité nous rend imparfaits… Sinon, nous serions des Dieux.
Pour vraiment finir, sachez que la perfection dans l’éducation suppose de faire des erreurs, de réessayer, encore et encore… Car, grâce à nos erreurs – et grâce à notre persévérance – les enfants apprennent que l’échec n’existe pas, qu’il ne s’agit que de trouver le meilleur de nous-mêmes en s’interrogeant, essayant et apprenant de nos insatisfactions et frustrations. Comme une chasse au trésor dont nous aurions perdu la carte…
Et vous ? Que faites-vous lorsque vos actions ne sont pas en accord avec vos valeurs ? Répondez en commentaire !
Aurélie